L’hypocrisie organisationnelle autour des actes et discours du contrôle de gestion dans l’entreprise publique béninoise

Résumé

La présente étude a pour objectif d’améliorer l’écart entre les actions et les discours du contrôle de gestion en prenant appui sur la théorie néo-institutionnelle et le concept de l’hypocrisie organisationnelle. A cet effet, le contrôle de gestion est introduit dans les entreprises publiques selon plusieurs raisons, un besoin de développement ou une solution miracle de développement. Sa pratique est confrontée à une dissociation entre les actes et discours. Cela est qualifiée de découplage dans l’approche néo institutionnelle et un concept qualifie aussi cet écart, il s’agit de l’hypocrisie organisationnelle. En se basant sur ce concept et visant l’institutionnalisation, le contrôle de gestion doit tenir compte de trois éléments : règle – pratique et valeurs partagées. Le cadre d’analyse élaboré focalise alors l’attention sur l’élément fondamental, les valeurs partagées que l’hypocrisie organisationnelle peut utiliser pour améliorer des pratiques de contrôle de gestion. Mais, si l’argument théorique existe, les faits empiriques présentent une absence de ces valeurs partagées. Sur la base des rapports et notes de service collectés, nous avons aussi mobilisé des entretiens auprès d’une trentaine de responsables dans l’entreprise publique pour mener une étude de cas. Nos résultats montrent que les valeurs partagées représentent à la fois, un élément d’amélioration du contrôle de gestion et un élément conciliateur en cas d’hypocrisie organisationnelle.